Au premier janvier 2016, la Marine nationale a reçu un total de 45 Rafale M (dont 5 Rafale M F1 rénovés F3, les Rafale M-10, M-9, M-8, M-7 et M-6 rendus dans cet ordre inversé).
Livré fin 2015, le Rafale M-45 est le dernier avion fourni en date à la BAN de Landivisiau. Le M-46 suivra courant 2016, de même que le M-41, retourné l’an passé chez l’industriel suite à un problème technique détecté par la DGA lors de sa recette. Pour mémoire, les deux derniers avions de la quatrième tranche du programme, les M-47 et M-48, ne seront remis à la Marine nationale que fin 2020. Entre-temps, les Rafale M F1 de la première tranche (rénovés F3) M-5 à M-1 auront tous été restitués.
Ainsi en 2018, l’Aéronautique navale disposera donc sauf perte accidentelle d’un parc complet de 42 Rafale M. Et non pas 46, puisque quatre de ceux-ci ont été perdus lors d’accidents survenus en mer depuis 2009 :
– Le 24 septembre 2009 à 18 h 9, les Rafale M-22 et M-25 de la flottille 12F de l’aviation navale qui s’apprêtaient à regagner le porte-avions Charles de Gaulle après un vol d’essai, s’abîment en mer dans le golfe du Lion, à environ 30 kilomètres à l’est de Perpignan, à la suite de l’abordage en vol du Rafale M-25 par le Rafale M-22. Accident causé par le « facteur humain » selon le rapport du Bureau enquêtes accident de la Défense (BEAD). Le pilote du Rafale M-25, le capitaine de corvette Yann Beaufils, a pu s’éjecter et a été secouru. Le pilote du Rafale M-22, le capitaine de frégate (R) François Duflot, est décédé.
– Le 28 novembre 2010, le Rafale M-18 de la flottille 12F opérant depuis le porte-avions Charles de Gaulle dans le cadre de la mission Agapanthe 2010 s’est abîmé au large des côtes pakistanaises ; le pilote a réussi à s’éjecter. Un problème de gestion de carburant serait à l’origine du crash.
– Le 2 juillet 2012, en début d’après-midi, lors d’un entraînement au combat aérien avec un F-18 du porte-avions américain USS Eisenhower, au large des côtes espagnoles, en Méditerranée, le pilote du Rafale M-24 de la flottille 12F de l’aviation navale basée à Landivisiau s’est éjecté en mer. Le pilote français a été récupéré, conscient, par un Pedro US (un hélicoptère américain de sauvetage) et a été transféré à bord du porte-avions français Charles de Gaulle où il a été pris en charge par l’équipe médicale;
L’année 2016 sera cruciale pour l’Aéronautique navale puisque elle verra le retrait des seize derniers chasseurs-bombardiers Super-Etendard Modernisés (SEM) de la Flottille 17F et leur remplacement par des Rafale M — avion qui deviendra pour les trois décennies à venir l’unique type d’avion de chasse en service dans la Marine nationale.
Le retrait des derniers SEM sera d’ailleurs concomitant à la mise en cale sèche du porte-avions Charles de Gaulle, qui sera immobilisé pendant près d’un an et demi, de septembre 2016 à février 2018, pour son deuxième arrêt technique majeur. Une révision importante puisqu’il s’agira de l’entretien à mi-vie du porte-avions prévu pour être retiré en 2041, au terme de quarante ans de service (2001-2041), et au cours de laquelle le bâtiment sera adapté aux dernières variantes du Rafale.
Rappelons que la cinquième et ultime tranche de Rafale M concernera les avions M-49 à M-58, soit dix avions destinés à compléter l’armement des flottilles 11F, 12F et 17F aussi bien qu’à assurer le segment “Marine” de l’ETR 2/92 “Aquitaine” sur la BA113 de Saint-Dizier, un apport jugé actuellement encore insuffisant en nombre d’avions. Unité de transformation Rafale interarmées, l’ETR 2/92 devrait donc, à terme, disposer, en plus de ses biplaces, d’un parc permanent d’au moins cinq à six Rafale M pour la formation et l’entretien des pilotes marins comme de celui des moniteurs.
Sans la commande par l’Etat de la cinquième tranche de Rafale M à Dassault Aviation au cours de la prochaine LPM, la série navale pourrait s’arrêter simplement à 48 avions. A ce jour, exactement 146 Rafale (en versions C, B et M) sont sortis de la chaîne de montage de Dassault Aviation à Mérignac (Gironde), dont les six premiers pour l’Egypte. Les derniers avions remis à la DGA ont été le Rafale C-147 (troisième F3R de série à être doté en série du radar RBE2 AESA, de l’OSF-IT et du DDM-NG) et le Rafale M-45 au même standard.
En partie extrait d’un excellent article de TTU