Le vendredi 25 octobre 2013 se tenait le troisième volet de la série de conférences « Il était une fois Internet« . Le mot-croisillon du titre ne fait donc plus aucun mystère.
Je rallie donc l’institut Mines-Telecom, nouveau lieu des conférences pendant le déménagement de La Cantine, sous une petite pluie fine. Je me souviens assez vaguement de l’endroit où j’avais rencontré il y a quelques temps Samuel Tardieu pour lui faire signer ma demande d’accrédisation CaCERT.
18:30, je suis en avance, ce qui n’est pas pour me déplaire. Les habituels bosseurs sont déjà à l’oeuvre (@skhaen, @vincib, …) pour installer le matériel de capture vidéo de l’évènement.
Joël Mau est au pupitre, l’amphi est désespérément vide.
J’ai quinze minutes pour traiter les derniers mails de la semaine mais pas question de trop traîner à l’extérieur de peur de me faire voler ma place plein axe au 4ème rang. Les possibilités de rafraîchissement houbloneux moussant sont malheureusement moins intéressantes qu’à La Cantine… tant pis. En revanche, les hyperconnecté sont aux anges : il y a du filaire dans l’amphi, du 220V/50hz, #IPv6 et un résolveur #DNS par défaut qui valide avec #DNSSEC , dixit @Bortzmeyer.
18h45 : je m’installe. Les fidèles sont présents, mais il est clair qu’il n’y aura pas foule. Météo pourrie, lieu pas très accesssible, vacances de la Toussaint, sujet ardu … autant d’explications pour ce maigre auditoire (par le nombre, pas par la qualité). A moins que tout le monde ne soit coincé devant sa télé pour ne pas rater Jérémy Zimmerman.
19h10 : c’est parti. Joël Mau, vieux routier des Telecoms se présente. A l’écoute du déroulé de sa carrière on est en confiance : FT/Orange depuis l’époque « pivoine », ARCEP, Institut Mines-Telecoms (directeur de mission puis animateur du collectif RFC) … le bonhomme baigne dans le milieu Telco depuis quelques décennies.
Presque pour s’excuser Joël nous rappelle que même si elles ne sont pas sexy, elle ne se voient pas et ne font pas rêver, ces infrastructures son vitales. Elles sont un « enabler » à la fois squelette et système nerveux de nos sociétés communicantes.
En pratique les infrastructures associent le hertzien, le cuivre et la fibre utilisés conjointement.
Pour commencer quelques petits rappels historiques sur le développement des moyens de communication avant de constater qu’aujourd’hui la carte des câbles Internet sous-marins se superpose parfaitement à celle des câbles télégraphiques en 1901.
Puis, un peu de technique pour présenter la fibre sous tous ses aspects (mono/multimodes, principaux produits mis en oeuvre). On revient naturellement sur l’histoire de la technique de conduction de la lumière déjà connue des grecs mais qui ne sera vraiment creusée qu’au 19ème siècle avant de trouver de véritables concrétisations depuis une cinquantaine d’années.
Avantages énormes de la fibre : L’atténuation du signal y est bien plus faible que pour le cuivre (< 1 dB/km contre 10) et on peut y faire passer plusieurs Terabit/s. Autres atouts : insensibilité aux perturbations électromagnétiques et aux variations de température et surtout pas de corrosion. Tout ça pour un prix d’environ 10 €/km ce qui devrait permettre d’éviter le vol (à part si les voleurs la confonde avec du cuivre à 6k € la tonne). Les seuls véritable inconvénients de la fibre : sa fragilité et sa mise en oeuvre délicate (75% des coûts de déploiement liés à la main d’oeuvre). Mais sur le second point, en libérant l’innovation (c’est l’objectif du Référentiel Fibre Commun), il y a moyen de mettre en place de solutions.
Les pièces à conviction, fibres de différents types, connecteurs et autre boîtiers circulent dans les travées de l’amphi.
Une fois posées ces quelques bases technico-historique, le conférencier nous détaille les différentes offres des opérateurs liées à la fibre. J’aurais besoin de me replonger dans tous les détails mais si j’ai bien compris le message : Free et sa techno c’est tout pourri, il faut du FFTH (Fiber To The Home). Et c’est le H qui pose le problème. Car pour installer jusqu’à l’habitation du consommateur, il faut pouvoir le contacter personnellement et prendre rendez-vous pour intervenir. Pour le « cablage » des immeubles cela vire carrément au cauchemar avec la nécessité d’obtenir, en plus, l’accord du syndic. Bref, la même galère que pour la gestion de la paire de cuivre et de la box chez le client.
A ce propos, la box est vraiment un gouffre financier pour les opérateurs. Ce qui ne m’étonne guère quand je repense à mes récents problèmes évoqués ici ou là.
Le déploiement de la fibre c’est un projet à 20 G€. De nombreuses études prouvent l’intérêt évident d’investir dans le secteur. Et pourtant rien ne se passe … ou alors très (trop!) lentement. Les acteurs du marché semblent camper sur leurs acquis, pétrifiés de peur de ne pas faire les bons choix technologiques. Tout le monde attend finalement que ses concurrents se plantent sur un mauvais choix.
… to be continued … (later)
… this is the end, Jim.
En conclusion : « le haut débit c’est quand on n’aura plus à se soucier du débit » mais c’est aussi le fait que sur ces infrastructures et via des offres de service la neutralité du web soit respectée.
Les slides de la présentation.