L’amiral Forissier, chef d’Etat-Major de la Marine, également présent à Lorient, a réaffirmé son souhait de voir le programme des onze frégates commandées par l’Etat à DCNS, aller à son terme. Il a profité de cette occasion pour dévoiler le nom du patrouilleur Gowind, construit à Lorient sur fonds propre de DCNS et qui sera prêté ensuite à la marine nationale pendant trois ans. Il s’appellera L’Adroit, nom qui fut donné à d’illustres bateaux militaires français, dont un torpilleur qui s’illustra pendant la seconde guerre mondiale.
Extrait de « À Lorient, DCNS veut construire une frégate tous les 7 mois » Ouest-France mercredi 15 décembre 2010
Connu jusqu’ici sous le nom de projet Hermès, le premier patrouilleur hauturier du type Gowind, actuellement en assemblage sur le site DCNS de Lorient, servira au sein de la flotte française sous le nom de L’Adroit. C’est ce qu’a annoncé hier l’amiral Pierre-François Forissier, chef d’état-major de la marine. Livrable fin 2011, le bâtiment, construit sur fonds propres par DCNS, sera mis durant trois ans à la disposition de la Marine nationale, qui fournira l’équipage et utilisera la plateforme pour remplir les missions opérationnelles qui lui sont dévolues. L’industriel bénéficiera, quant à lui, du retour d’expérience de L’Adroit, ainsi que d’une plateforme éprouvée à la mer, plus facile à vendre à des clients export.
Près de 1500 tonnes à pleine charge
Constituant l’entrée de gamme de la famille Gowind, L’Adroit mesurera 87 mètres de long et affichera un déplacement à pleine charge de près de 1 500 tonnes. A titre de comparaison, ce bâtiment sera donc plus gros que les avisos du type A69, longs de 80,5 mètres pour un déplacement de 1 410 tonnes en charge.
Doté d’un canon de 20 mm, de mitrailleuses de 12,7 mm et de canons à eau, L’Adroit disposera d’un système de lutte Polaris, d’un radar de veille Scanter et de lance-leurres. Capable d’atteindre 21 nœuds et présentant une autonomie de 8 000 nautiques à vitesse économique, il pourra rester trois semaines en haute mer et sera armé par une trentaine de marins (avec une capacité supplémentaire de 30 passagers). Le bâtiment disposera d’une plateforme et d’un abri pour hélicoptère ou drone, ainsi que d’un système de mise à l’eau de deux embarcations rapides par le tableau arrière.
Un nom, une histoire
Pour son premier OPV (Offshore Patrol Vessel), la Marine nationale a donc retenu un nom chargé d’histoire. C’est notamment celui qui fut porté par l’un des fameux torpilleurs de 1 500 tonnes construits durant l’entre-deux guerres. Longs de 107 mètres, les « trois tuyaux », comme on les appelait, étaient particulièrement puissants pour des navires de cette catégorie. Capables de monter à 34 nœuds, ils embarquaient quatre canons de 130 mm, deux canons de 37 mm et 6 tubes lances torpilles de 550 mm. Après la série des 12 Bourrasque, la marine réceptionna une version dérivée forte de 14 unités. Premier de cette série et admis au service actif en 1929, L’Adroit, comme ses frères, s’illustra au combat durant la seconde guerre mondiale. Le bâtiment participa notamment à l’évacuation des troupes françaises et britanniques à Dunkerque, opération durant laquelle il fut détruit lors d’une attaque aérienne par une bombe allemande. Son nom fut, ensuite, repris pour baptiser l’un des escorteurs côtiers de 53 mètres et 400 tonnes mis en service en 1957 et désarmé en 1979.
Les chantiers concarnois ont mis sur barge hier midi le premier tronçon de bateau militaire construit à Concarneau. Retour en image sur une opération spectaculaire.L’opération aura nécessité pas moins de trois heures et demi d’efforts aux abords de l’élévateur du Moros. La mise sur barge de l’élément construit par Piriou pour DCNS à Lorient n’était pas une mince affaire. Pour soulever les 120 tonnes de l’élément construit à Concarneau, une grue de 700 tonnes de capacité avait été appelée. Il s’agit là d’un des rares engins de levage de ce type disponible en France.Il s’est acquitté de sa tâche sans encombre. Après la fermeture des voies routières toute la matinée, la pointe avant a été tractée jusqu’à proximité de l’élévateur. La barge Le Ter l’y attendait depuis le début de matinée. En moins d’une heure, la grue a soulevé le méga bloc et l’a posé en douceur sur la barge. Il était 14 h. L’ensemble a été mis à l’eau en cours d’après midi.
Cette première construction d’élément militaire chez Piriou fait suite à la décision, par DCNS, de construire sur ses fonds propres un navire « témoin », susceptible de séduire les marines étrangères. Le bateau mesurera 90 m de long et pourra être conduit par un équipage réduit de 60 personnes.
Hermès sera truffé des dernières innovations technologiques, tout en étant solidement armé. Il a été conçu par une équipe d’ingénieurs lorientais afin d’être un outil rapide et efficace contre la piraterie, mais aussi pour la surveillance des zones de pêche et des eaux territoriales.
Extrait de Ouest-France du 1er décembre
C’est une évidence, pas un bateau aujourd’hui ne peut être 100% français. Et, pour convaincre ses clients potentiels sans négliger aucun facteur, DCNS n’a pas hésité à ouvrir ses portes à des équipementiers étrangers, pour composer son équipe OPV dans la gamme Gowind, dont le Hermès est, pour l’instant, la tête de série.
Cet engin attendu sur l’eau à l’été 2011 a été présenté hier à des représentants de la presse internationale, à Lorient. 35% de sa coque est déjà achevée dans sous un hangar niché près du Scorff.
Les moteurs, qui seront intégrés d’ici la fin de l’année sont belges, leurs démarreurs viennent d’Inde, le radar est danois (Terma). Figurent aussi dans la liste une industriel polonais et un américain.
DCNS a peut-être grossi le trait international de son OPV, mais le résultat est là, en bordure de Scorff. Selon nos informations, ces équipementiers partagent les risques du programme dont DCNS se refuse à chiffrer l’investissement. Concrètement, ils apporteraient gratuitement leurs composants, avec la perspective d’être retenus pour la série. Si série il y a.
Car DCNS arrive tardivement sur ce marché. Un OPV destiné à la marine marocaine flotte déjà sur le Scorff, ironie de l’histoire, à quelques mètres seulement du site DCNS : c’est STX qui l’a fabriqué, à Lanester, à quelques kilomètres de Lorient.
Extrait de « Hermes International » sur le blog Le Mamouth