Les négociations se poursuivent entre la DGA et les industriels en vue de signer le prochain avenant au contrat des FREMM. Cette tranche supplémentaire doit, notamment, comprendre le système d’artillerie télé-opérée des 11 nouvelles frégates multi-missions de la Marine nationale. Il est, en effet, prévu que chaque bâtiment embarque deux canons de ce type. Le modèle ayant la préférence des militaires français est le Narwhal. Développé par Nexter avec des briques de technologies éprouvées (tourelle de l’hélicoptère Tigre, affûts manuels marine), ce nouveau système, doté d’un affût de 20mm, est gyrostabilisé et dispose d’une fonction de poursuite automatique couplées à un télémètre laser. Conçu pour la lutte contre les menaces asymétriques, le Narwhal offre, selon Nexter, une grande précision quelque soient les conditions de mer, une puissance de feu bien supérieure à des systèmes de 12.7mm et une capacité de réponse dans la frappe quasi-identique à du calibre 30 ou 40mm. Le Narwhal peut fonctionner en mode totalement automatique, sans servant et sans obligation d’intégration au système de combat du bâtiment porteur (il ne sera d’ailleurs pas couplé au SDC des FREMM). Pour se faire, le système dispose de sa propre conduite de tir et d’un ensemble de caméras jour/nuit (TV/IR).
Sur FREMM, il est prévu d’installer les deux Narwhal sur l’arrière, de part et d’autre du hangar hélicoptère, afin d’obtenir le meilleur champ de battage possible et de couvrir la poupe du bâtiment. Les ailerons des frégates, entourant la passerelle, seront quant à eux, dans un premier temps, dotés de canons manuels de 12.7mm.
En dehors des FREMM, la Marine nationale pourrait également disposer du Narwhal sur le patrouilleur L’Adroit, actuellement en essais. Construit sur fonds propres par DCNS dans le cadre du projet Hermès et mis à disposition de la flotte française durant trois ans à partir de la fin de l’année, ce navire est un prototype de la famille des OPV et corvettes de la gamme Gowind. DCNS a noué un certain nombre de partenariats pour équiper cette plateforme et en faire une vitrine flottante. C’est le cas notamment pour les radars Terma, le système de veille et de conduite de tir EOMS NG de Sagem ou encore les systèmes de communication fournis par Thales. Le groupe naval, ainsi que les marins, aimeraient que ce partenariat soit étendu à l’artillerie. Car, pour le moment, L’Adroit ne doit recevoir, à la proue, qu’un affut manuel de 20mm. D’où l’idée de remplacer ce canon traditionnel par un système télé-opéré, plus en ligne avec le côté moderne et innovant du projet Hermès. De la conclusion du nouvel avenant au programme FREMM dépendra sans doute la possibilité de doter, ou non, le nouveau patrouilleur français d’un Narwhal
Extrait de l’article Mer & Marine du 4 octobre 2011.